

Bruichladdich voit le jour en 1881 à l’ouest de l’île d’Islay, après une longue histoire elle ferme en 1994, avant d’être relancée par une bande de passionnés, notamment l’embouteilleur indépendant Murray McDavid. Grâce à deux Wash Stills et deux Spirit Stills, elle possède une capacité de production de 1.500.000 litres/an, ce qui la place aux alentours de la 80e place du classement des plus grandes distilleries écossaises, loin derrière Glenlivet, Macallan et Glenfiddich produisant respectivement 21.000.000, 15.000.000 et 13.700.000 de litres par an ! La distillerie a été racheté par Rémy Cointreau en 2012.
La distillerie produit un des seuls Whiskies non-tourbés de l’île sous la marque Bruichladdich. Mais aussi les marques Port Charlotte tourbé et Octomore réputé pour être un des Malts les plus tourbés d’Ecosse, ainsi qu’un Gin The Botanist. En produisant 4 x moins que Caol Ila, elle est une des plus petites distilleries d’Islay. Grâce à sa philosophie, c’est pourtant elle qui emploie le plus grand nombre d’employés. Elle gère la production de son Whisky de A à Z, elle est d’ailleurs la seule distillerie de l’île à posséder sa propre ligne d’embouteillage.
DISTILLERIE MODERNE
Depuis sa réouverture en 2001, la distillerie Bruichladdich fait l’objet de pas mal d’expérimentations. On doit d’abord la création des Malts tourbés Port Charlotte et Octomore à Jim McEwan, Master Distiller originaire d’Islay. Il y a eu la triple et la quadruple distillation ainsi que l’utilisation de fûts de vins prestigieux pour l’affinage du distillat, qu’ils préfèrent appelé ACE (Additional Cask Enhancement) plutôt que Finish. En clin d’œil au nom de la distillerie, les employés de la distillerie et les Whiskies qui y sont produit, ont adopté le nom de « Laddies », (lad signifiant jeune homme en écossais).



« Nous croyons que la terre compte »
Le terroir est la manière dont le climat, les sols et l’aspect d’une région particulière affectent le goût du whisky.
De prime abord, on ne accorde pas de réelle importance au terroir dans le monde du Whisky. On peut donner un style à chacune des régions d’Ecosse, voir du monde, mais on fait rarement le lien entre la culture de l’orge et le goût des Whiskies. On peut dire que c’est du, en grande partie, au fait que l’Ecosse est trop petite pour y cultiver tout l’orge nécessaire à la fabrication des Whiskies écossais. De ce fait, la plupart des distilleries achètent leur orge en Europe et ne procèdent plus que rarement au maltage elle-même. Aucune distillerie na va aussi loin dans la notion de terroir que Bruichladdich.
Comme dans le monde du vin, les Laddies sont convaincus que le terroir influence énormément le Whisky. Et pas seulement par l’endroit où se trouve les chais mais aussi par le terroir où est cultivé l’orge. C’est pourquoi 100 % de l’orge distillé par Bruichladdich est cultivé en Ecosse. Rien que sur l’île d’Islay, 19 agriculteurs cultivent une dizaine de variétés d’orge différentes, dont une 100% BIO et le Bere, une variété d’orge ancienne qui aurait pu disparaitre.
« A state of mind »
Depuis 2014, ils mènent des expériences en distillant du Malt dérivé de lot d’orge cultivé, de manière conventionnelle, théoriquement identique, dans trois régions d’Ecosse continentale : Aberdeen, The Black Isle et Lothian. Les résultats sont fascinants, car ils ne sont pas du tout identiques !
Ils peuvent de plus en plus démontrer l’influence du terroir sur leurs Whiskies.
Pour pousser le bouchon encore un peu plus loin, ces dernières années, Bruichladdich a sorti le premier Whisky écossais cultivé en biodynamie et le premier Rye (Whisky de seigle) de l’île d’Islay !
